Volé
Volé
Virmaître, 1894 : Trompé dans ses espérances.
— Je comptais toucher un grosse somme, rien, je suis volé.
— Je rencontre une femme qui me paraissait dodue, avoir de l’œil, de la dent, des seins et des mollets. Quand le soir, pour nous coucher elle se déshabille, elle met un œil de verre et son râtelier sur la table de nuit, elle retire sa réchauffante, des tétons en caoutchouc garnissaient son corset, elle portait dix gilets de flanelle et six paires de bas.
Ce n’était plus qu’une planche, j’étais volé (Argot du peuple). N.
France, 1907 : Déçu, désappointé, trompé, mystifié ; argot populaire.
Volé (être)
Larchey, 1865 : Être trompé ou mystifié sans être pour cela victime d’un vol. Capelle, dans ses Contes (1818) faire dire à Richelieu, près duquel une fille d’opéra s’est fait passer pour une paysanne : Grands dieux ! je suis volé.
On dit qu’un homme vole une femme galante lorsqu’il ne lui donne pas une somme promise. L’homme est au contraire volé lorsque la femme ne lui a laissé que du désanchantement.
Cadol.
Un voleur se dira volé s’il trouve peu de butin.
Nicolas n’est pas volé ! s’écria Calebasse. — Non, répondit le brigand, j’ai fait mes frais.
E. Sue.
Delvau, 1866 : Mystifié, trompé, déçu, — dans l’argot du peuple.
Vole au vent
Larchey, 1865 : Plume (Vidocq).
France, 1907 : Plume d’oiseau.
Vole-au-vent
Delvau, 1866 : s. f. Plume, — dans l’argot des voleurs.
Virmaître, 1894 : Plume (Argot des voleurs).
Volée
d’Hautel, 1808 : C’est de la haute volée. Pour dire d’un rang distingué, d’une charge éminente ; d’un poste important.
Delvau, 1866 : s. f. Coups donnés ou reçus. C’est le Banging des ouvriers anglais.
Rossignol, 1901 : Battre ou être battu est recevoir ou flanquer uné volée.
France, 1907 : Grêle de coups.
Le jeune vicomte de X… surprend l’autre jour sa maîtresse en conversation criminelle avec un de ses amis. Furieux, il lui flanque une volée de coups de cravache.
— Ah ! le monstre ! fait la pauvre fille en se tenant les reins endoloris… Il dira encore qu’il n’est pas jaloux.
(Le Diable boiteux)
Volée (en recevoir ou en donner une)
Virmaître, 1894 : Battre ou être battu. Recevoir une volée de bois verts : être fortement grondé. Être éreinté par un article de journal (Argot du peuple).
Voler
d’Hautel, 1808 : On diroit qu’il a volé un coche. Se dit par ironie de quelqu’un qui, d’une condition plus que médiocre, passe tout-à-coup à un état opulent.
Voler à la graisse
Larchey, 1865 : Se faire prêter sur des lingots d’or et sur des diamants qui ne sont que du cuivre et du strass. (Vidocq).
Voler de la fourchette
Larchey, 1865 : Voler à l’aide des deux premiers doigts qui font fourchette et pince, en les introduisant dans la poche.
Volerie
d’Hautel, 1808 : Rapine, monopole, exaction ; synonyme de mangerie.
Voleur
d’Hautel, 1808 : Fait comme un voleur. C’est-à-dire déguenillé, malproprement vêtu ; mal habillé.
Voleur au croquant
Virmaître, 1894 : Voleur qui dévalise les paysans. Ce sont les grinchisseurs de cambrousse. (Argot des voleurs).
Voleur d’étiquettes
France, 1907 : Fourrier, dénommé ainsi dans l’argot militaire parce qu’il est accusé par les soldats de voler les étiquettes placées à la tête du lit de chaque homme, afin d’en faire payer de nouvelles.
Voleur de chevaux (crier comme un)
France, 1907 : Parler bas ; expression du Centre.
Voleurs
Boutmy, 1883 : s. m. pl. Morceaux de papier qui se trouvent collés aux feuilles durant l’impression (Vinçard), et qui produisent des moines sur la feuille imprimée. Momoro les appelle Larrons.
Voleurs d’étiquettes
Merlin, 1888 : Chaque soldat doit être pourvu de deux étiquettes portant son nom et son numéro matricule et destinées à faire reconnaître ses vêtements et son fusil. Les fourriers sont chargés de les en munir ; mais les soldats les accusent souvent de faire du fourbi et de soustraire ces étiquettes, pour avoir, — contre rémunération, bien entendu, — à les remplacer et souvent… par les mêmes.
Voleuse (lune)
France, 1907 : « On appelle ainsi la lune lorsqu’elle est trop belle et trop claire pendant le temps des fruits. Cet astre semble complice des maraudeurs qu’il éclaire. De là on appelle vin de lune le vin provenant de raisins volés la nuit. »
(Jaubert, Gloss. du Centre)
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