d’Hautel, 1808 : Habit de velours, ventre de son. On a pendant long-temps appliqué ce quolibet aux habitans des bords de la Garonne ; mais il ne faut pas aller si loin, et les bords de la Seine nous offrent des nuées de fats, de pédans et de petits maîtres, à qui l’application en convient à plus justes titres.
Jouer sur le velours. Jouer sur son gain, des entreprises sur ce que l’on a gagné.
Halbert, 1849 : Cuir.
Delvau, 1866 : s. m. Tapis, — dans l’argot des joueurs de cartes. Éclairer le velours. Déposer son enjeu sur le tapis. Je n’ai pas besoin d’ajouter que ce velours est en cuir ou en drap, en n’importe quoi, — excepté en velours.
Delvau, 1866 : s. m. Liaison dangereuse, abus fréquent et intempestif des s dans la conversation. Argot des bourgeois.
Rigaud, 1881 : Pataquès. — Le velours est un cuir grammatical, mais un cuir doux. — Ainsi je suis t’été n’est pas un velours ; c’est un cuir bel et bien. Donnez-moi z’en, est un velours.
Rigaud, 1881 : Liqueur douce. — Un petit verre de curaçao, d’anisette, de crème de moka, c’est un velours sur l’estomac.
Rigaud, 1881 : Crepitus ventris. — Lâcher un velours, sacrifier à crepitus ventris.
Il lâche tout bonnement en douceur un léger velours.
(Le Père Duchêne)
Le velours se produit dans le monde avec une certaine timidité mélancolique et rappelle les sons filés de la flûte. (Ceci pour les gens qui aiment la précision.)
France, 1907 : Tapis de la table de jeu. Éclairer le velours, déposer son enjeu.
France, 1907 : Pet.
Le velours se produit dans le monde avec une certaine timidité mélancolique et rappelle les sons filés de la flûte.
(Parny)
France, 1907 : Doux, onctueux ; se dit spécialement des liquides spiritueux.
Le haut commerce, à Bordeaux, c’est commerce des vins. Les négociants ont le verbe facile, un tour de poignet délicat pour faire rutiler le vin, à la lueur des bougies, dans le verre de cristal, un claquement de langue spécial pour l’apprécier, un dictionnaire de mots bizarres, — techniques plutôt — pour exprimer cette idée si simple que le vin est bon. Mais il y a du vin meilleur, et de l’excellent et du supérieur. On les distingue au moyen de vocables précieux tels que ceux-ci : « ce vin a du corps, du moelleux, de la rudesse, du ruban, du velours, etc. » Ce sont ici les substantifs qui qualifient.
(Fernand Lafargue, Baiser perdu)